Et maintenant ?

Je ne sais pas par où commencer tellement je suis emportée par un flot constant de vagues qui me submergent encore et encore. Mon mari s est éteint il a 6 mois, des suites d un cancer foudroyant. Seul 10 mois ce sont écoulés entre l annonce de sa maladie et son décès. J ai tout donné seconde après seconde durant ces 10 mois. Aujourd’hui, je n arrive toujours pas à y croire. Croire que c est vraiment arrivé.
Nous avons deux enfants, 2 et 6. Comment leurs expliquer que la vie peut être si injuste Qu elle peut leurs enlever leur père comme cela?!?!
Et tout s accumulé et se superpose, la tristesse , la colère, celle des enfants, la culpabilité, le désespoir , les papiers…
Le monde continu a tourner mais moi je ne tourne plus, je sui déconnectée, décrochée

2 réponses

  1. Bonjour Liliane,

    Je suis nouveau sur le site et lis ton message avec beaucoup d’émotion.
    Tes mots datent de quelques mois et j’espère que tu trouves la force d’avancer jour après jour avec l’amour de tes enfants et le souvenir de ton mari.

    Chaque drame est différent, les blessures ne sont jamais comparables, mais ton histoire fait écho à la mienne. Lorsque tu écrivais ce message en mai dernier, ma femme venait de perdre son combat de plusieurs mois contre une dépression sévère et foudroyante. En se donnant la mort, elle abrégeait ses souffrances de corps et d’esprit, causées par une maladie sournoise et difficilement compréhensible ; un cancer aussi en quelque sorte. Elle venait d’avoir 40 ans. Elle était une femme extraordinaire, une épouse admirable et une maman d’une douceur infinie pour nos enfants de 10, 6 et 3 ans.

    Depuis ce printemps, les vagues de douleur et de chagrin sont d’une puissance difficilement descriptible. J’ai l’esprit constamment saturé de remords, d’incompréhension, de souvenirs. Le couple soudé et amoureux que nous formions depuis près de 20 ans n’est plus et j’ai le sentiment de flotter dans une brume grise et épaisse. On me dit qu’avec le temps la brume se dissipera, que la vue s’ouvrira peu à peu. J’entends ces mots d’espoir, mais la perspective au delà de cette brume de ne pas pouvoir serrer l’amour de ma vie dans mes bras, me glace.

    Malgré ça, je reste concentré sur la vie, focalisé sur le soutien à apporter à nos 3 enfants. Depuis les premiers moments de bascule de notre existence, je déploie pour eux une énergie qui m’épuise certainement autant qu’elle me porte. Durant les premières semaines, l’état de choc était tel que je tenais sans fléchir, sans dormir, avec une impression de lucidité troublante sur ce que nous vivions et que nous allions devoir affronter. Il aura fallu quelques jours d’éloignement au début des vacances scolaires pour comprendre que cet état n’était que transitoire, en réaction à la douleur. Les nerfs ont fini par lâcher.

    Depuis, les jours, les semaines et les mois passent et nous affrontons d’autres états, individuellement et en clan avec les enfants. J’admire leur courage, j’apprécie leurs mots simples et vrais -qui secouent souvent-, je perçois l’immense amour et douceur de leur maman à travers leurs yeux. Cela m’aide à tenir et ensemble on pleure, on rit et on tente de trouver un équilibre malgré la blessure. D’autres phases de peine, de colère ou d’incompréhension nous attendent. Les nerfs lâcheront encore souvent, mais la “puissance de la famille” (c’est le terme qu’emploie mon p’tit bonhomme de 3ans) nous aidera, j’espère, à voir ce qu’il nous reste d’essentiel, même dans la brume épaisse.

    Je te souhaite beaucoup de courage, à toi et tes enfants.

  2. Ton message me touche beaucoup, malheureusement nous avons été touchés par des drames qui ne devraient pas arriver, pas comme cela.
    Tu parles des enfants, pour moi ils représentent en même temps ma force et ma faiblesse. Activateur de resources internes pour continuer à être present pour eux et faiblesse car si j ai des craintes, c est pour eux.
    Je ne sais pas si cette brume se désépaissit avec le temps, je n ai peut être pas assez de recul. Chaque jour représente un combat de plus, chaque événement, un flot d émotions, d interrogations, de manque.

    Bon courage à vous et vos enfants

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