Nous avions 37 ans et mm le projet d’un deuxieme bébé qd l’annonce du cancer, un glioblastome grade 4, est tombée… Un 23 decembre 2022, notre fille n’avait que 20 mois. Joyeux Noel…
Je ne raconterai pas ici toute la traversée de cette épreuve, mais mon conjoint est décédé moins d’un an plus tard, fin 2023.
Désormais, je suis la maman solo d’une petite fille de 4 ans et demi. J’ai arrêté mon boulot que j’aimais, et démenagé pour rejoindre géographiquement ma famille, pour avoir davantage de soutien.
Sur le papier c’etait une bonne idée, mais rien ne se passe comme prévu. Mes projets de reconversion sont tous tombés à l’eau, et malgré l’entourage me sens souvent très seule, j’ai tout le temps envie de parler de mon conjoint, de raconter qui il était, qui nous étions, et finalement personne qui soit apte à comprendre avec qui le faire. Le psy j’ai testé 3 séances, mais à part des conseils standards que je peux trouver gratuitement sur internet…
Mon amoureux me manque, 17 ans de vie commune. On a grandit et muri ensemble. On s’est construit l’un par rapport à l’autre. Nos personnalités “s’emboitaient”. Mais c’est presque plutot la facette “meilleur ami” qui manque le plus. Nous avions des moments de rigolades comme des enfants tous les jours, c’etait un vrai pitre, et on était pas mal geek tous les deux, on s’amusait bcp ensemble. Nous avions aussi une vraie connexion sur le plan intellectuel, et une grande admiration mutuelle pour nos qualités respectives, assez complementaires. Nous pouvions bavarder des heures tous les jours de science, de musique, de tech… , ou bien échanger des conseils sur la realisation de nos projets pro.
Il me manque…
Et JE me manque. La personne que j’étais avant tout ça. Si dynamique, si fun, si drôle. Et maintenant… Si constamment fatiguée, tant physiquement que mentalement. Je redoute qu’un jour ma fille reponde à la question “elle est comment ta maman ?” “ben, fatiguée! ”
Evidemment j’essaie de faire des trucs avec elle, mais les activités ou sorties en tête a tête avec elle sont qd mm difficile pour moi. Sans avoir un autre adulte avec qui discuter en parallèle ben… Ce n’est pas très motivant. Et ca me ramène au fait qu’on aurait du partager ces moments avec Papa, donc parfois ca m’attriste et me fatigue au lieu de me changer les idées.
J’ai essayé de trouver des groupes de paroles pour jeunes veu.fs.ves dans mon secteur, mais il n’y a rien du tout. Pourtant je suis sûre qu’il doit y avoir, malheureusement, d’autres parents traversant le deuil de leur conjoint non loin de moi. Histoire de discuter avec des gens qui comprennent ce qu’on traverse. La famille et les rares amis sont précieux, mais malgré tout, il y a qd mm des choses et ressentis qui leur restent complètement “abstraits”.
Donc si d’autres membres sont enclins a échanger, je serai ravie de discuter avec eux. Et s’il y en a dans le secteur de Digoin, dans le 71, je trouve que se serait super si on pouvait se rencontrer, autour d’un simple café, ou à l’occasion d’une sortie avec les enfants.
Alors voilà, ce message est un peu tristoune, parce que je suis dans un de ces “mauvais jours”, comme je les appelle. Je ne suis pas sûre que ca donne tellement envie de rentrer en contact… Oups ! Et pourtant à la base, je suis plutot qqun de positif et résilient, je ne suis pas triste tout le temps, et j’ai plein de centres d’intérêt, heureusement !
Aujourd’hui, c’est juste un mauvais jour. Et je suis certaine qu’ici, vous savez parfaitement de quoi je parle…